Qualité des eaux de baignade : la nouvelle directive arrive Le Conseil et le Parlement européen sont finalement parvenus à un accord sur un projet commun de directive concernant la qualité des eaux de baignade. Cet accord, intervenu le 12 octobre dernier, devrait permettre l'adoption rapide de la directive par le Parlement et le Conseil. Ce texte, discuté depuis plus de trois ans, prends en compte l'évolution des connaissances scientifiques depuis 1976, année de l'entrée en vigueur de l'actuelle directive. Il vise à réduire les risques sanitaires et à renforcer la protection de l'environnement en fixant de nouvelles dispositions sur la surveillance et le classement de la qualité des eaux de baignade. Il remplace notamment les 19 paramètres physico-chimiques et microbiologiques qui permettaient de classer la qualité de l'eau entre «excellente», «bonne» ou «mauvaise» par deux paramètres (Entérocoques et Escherichia coli) qui classeront les eaux selon quatre niveaux de qualité : insuffisante, suffisante, bonne et excellente. Il prévoit également l'élaboration de profils décrivant les caractéristiques des eaux de baignade et recensant les sources de pollution. Si une pollution est constatée, il prévoit de procéder à des réexamens réguliers, d'informer le public, voire même d'interdire la baignade. Enfin, il facilite l'accès du public à l'information en incitant à une mise à jour plus régulière des résultats, une meilleure visibilité sur les lieux de baignade, et un accès via Internet. Cette révision de la directive eaux de baignades, l'un des textes fondateur de la politique européenne dans le domaine de l'eau, est importante à plus d'un titre. D?abord parce qu'elle aura inévitablement des conséquences importantes sur l'assainissement en zone littorale : il ne peut pas y avoir de bonne gestion des eaux de baignades sans une gestion efficace des eaux usées, des eaux pluviales et des milieux aquatiques. C?est donc rien moins qu'une approche globale de l'assainissement en zone littorale qui devra être définie puis mise en ?uvre au cours de ces prochaines années. Ensuite parce que la qualité des eaux de baignade représente un enjeu économique majeur. En France, plus d'un millier de communes littorales accueille chaque année sur un linéaire côtier d'environ 6.500 km une population estivale estimée à 10 millions d'habitants. Pour les maires de ces communes, tout comme pour les départements et les régions auxquels elles appartiennent, la qualité des eaux de baignade est cruciale : toute l'économie locale est peu ou prou tributaire du tourisme estival qui dépend lui-même pour une large part de la qualité des eaux. Enfin parce que l'arrivée de cette nouvelle directive qui privilégie l'information et la participation du public obligera à définir une réponse adaptée à ces exigences, qui sont nombreuses. Ceci implique la mise en place de dispositifs de communication adaptés. Mais sans doute aussi de faire évoluer et compléter le contrôle sanitaire des eaux de baignade. Parallèlement aux analyses et contrôles effectuées par les DDASS, les collectivités devront sans doute mettre en place, en complément, un dispositif d'autosurveillance faisant appel aux méthodes d'analyse rapides, seules à même de fournir une information « en temps réel » sur la qualité de l'eau. La seule qui intéresse véritablement le public. Déjà, certaines d'entre-elles se sont engagées dans ce type de démarche. D?autres, plus avancées encore, travaillent sur l'élaboration de modèles prédictifs de la qualité de l'eau pour passer du constat à la prévision.